2024 - René Chabasse - Photos de la cérémonie du 21 fevrier 1944

Angoulême le 21 février 2O24

8Oe anniversaire de la mort de René Chabasse

La ville rend hommage au dévoilement de la stèle commémorative en mémoire de René Chabasse, héros de la Résistance, au croisement du boulevard Liédot et de celui qui porte son nom, devant le 1er RIMa à Angoulême.










René Chabasse - Héros de la Résistance, abattu à Angoulême le 21 février 1944

 Rédigé par Alan Latter dans la rubrique Section Spéciale de Sabotage


René Chabasse 1921-1944
Héros de la Résistance
BCRA Réseau SOL - BOA Région B

Homme de coeur, homme d'honneur, homme de conviction, d'action, et de courage. Abattu à Angoulême le 21 février 1944 à l'âge de 23 ans.

Chaque 21 février à 17 heures à l'angle du boulevard René Chabasse et la rue de Périgueux, le lieux de cet événement tragique, il y a une cérémonie en sa mémoire. 


René Chabasse né en 1921 en Dordogne est élevé à Bouëx (Charente) où sa mère est institutrice ; son père retraité de la gendarmerie s'occupe d'une petite propriété agricole. René passe ses baccalauréats au lycée d'Angoulême. Il se destine au professorat d'éducation physique. En 194O il est moniteur.

Bouëx se trouve à proximité de la ligne de démarcation. D'emblée René Chabasse n'a accepté de se soumettre. Il franchit clandestinement cette ligne. Il connait très bien le terrain. Il repère les heures et les itinéraires des patrouilles. Il tente divers points de passage. Il devient vite un véritable spécialiste.

Fin juillet il fait passer son ami de lycée Jean Lapeyre-Mensignac. Leurs liens d'amitié lycéenne prennent une autre dimension. Ils se promettent de lutter ensemble jusqu'au jour de la victoire.

Novembre 194O Jean Lapeyre-Mensignac rencontre un ami de vacances d'avant guerre, un peu plus âgé qui lui, Guy Chaumet, qui est déjà en contact avec Londres (Réseau Copernic) et lui présente Théo Burlot (Réseau F2). Sans retard Jean Lapeyre-Mensignac et René Chabasse se mettent à leur disposition : ils seront « passeurs » et agents de renseignement surtout sur Bordeaux où Jean Lapeyre-Mensignac a commencé ses études de médicine.

Les passages, les renseignements marchent bien. Chabasse est vite « plein temps », son activité est intense, il étend ses recherches sur la Bretagne et la Normandie. Automne 1942, Jean Lapeyre-Mensignac a eu un contact avec le « Réseau Action Sol », basé à Saint-Etienne, chef Eugène Bornier alias « Sol » BCRA. Malgré sa réussite remarquable dans le renseignement, René Chabasse s'engage dans « l'Action » aux côtés de son ami qui va vite devenir l'adjoint de « Sol ».

Action de « Sol » :
Organisation d'atterrissages et parachutages, formation de petits groupes armés.

Jean Lapeyre-Mensignac soutenu par René Chabasse propose à « Sol » une extension de son réseau en Aquitaine. Accord de « Sol » et du BCRA. Ce sera la mise en place de ce qui va devenir le BOA Région B.

Chabasse avec Charles Franc (un autre ami du lycée) sera responsable BOA pour la Charente et la Charente-Maritime. Sous leur impulsion, l'implantation du BOA en Charente va être rapide et d'une grande efficacité.

Chabasse parcourt des centaines de kilomètres à bicyclette pour repérer des terrains que la RAF (Royal Air Force) pourra trouver aptes à recevoir des atterrissages. Ainsi le terrain « Serin » près d'Ambérac, « Albatros » près d'Angeac. Les terrains pour parachutages demandent moins d'exigences techniques  - citons « Chouette »« Pintade »« Pélican »...

L'équipe de réception pour atterrissages a son centre opérationnel chez Franc à Malaville. Formée autour de Lapeyre-Mensignac avec Chabasse, Franc, Barrère, Margariti, Boireau. Chabasse a repéré les moindres buissons, les plus petits sentiers autour des terrains.

Le 23 avril 1943 : 1er atterrissage double Lysander sur « Serin ». 18 Septembre 1943 : 2ème double Lysander sur « Serin » (arrivée de Pierre Brossolette). 14 novembre 1943 : double Lysander sur « Albatros » : arrivée du Colonel Bonnier « Hypoténuse » DMR Région B et du Capitaine Nancy « Sape » chef saboteur Région B.

Pendant ce même temps il a fallu aussi recruter et former des équipes pour les parachutages. Chabasse décide de fixer le centre opérationnel dans la ferme des Duruisseau« aux Forêts » près de Bouëx. Ils ont déjà été ses agents de renseignement. La jeune Andrée fait des liaisons. Le fils Edmond sera chef d'équipe de parachutages. Il forme des équipiers, les fait agréer par Chabasse, qui recrute deux autres chefs d'équipe : Guy Berger et René Rispard. Il met en place des « boîtes à lettres" et divers points de contact pour transport. Il lui manque une chose : un lieu de repos personnel. Trop occupé, il mange et dort chez les agents qui pour la plupart ne connaissent pas son identité. Il est SDF !

Fin 1943, début 1944, avec l'arrivée du DMR les parachutages du BOA Charente deviennent nombreux. La nuit du 6/7 février ses équipes assurent simultanément deux opérations sur deux terrains différents (près de Birac, près de Touzac). Outre ses fonctions BOA, Chabasse assure quelques missions discrètes de renseignement, en Charente, pour le DMR. 



Le 21 février 1944 il vient prendre des dispositions avec Jacques Nancy à la maison Duruisseau. Andrée lui sert un rapide repas. Malgré les risques qui se précisent, il part pour Angoulême apporter un message au domicile de la famille Berger, boulevard d'Orfond. La « boite à lettres » est grillée. La gestapo l'attend. Arrêté par plusieurs gestapistes il a une réaction aussi rapide que violente et se défait d'eux à coups de poing. Il s'échappe. Il est repris. Il tente une deuxième évasion, fait quelques dizaines de mètres lorsqu'il est touché par les balles ennemies. Il s'effondré allongé sur le trottoir. Il ne peut plus fuir. Un officier ennemi arrive, se penche sur lui. René se redresse un peu et le saisit à la gorge. Devant le ridicule de se voir tenir tête par un mourant. l'Allemand l'achève d'une balle en pleine tête.

René Chabasse avait toujours dit à ses compagnons proches : « Ne vous inquiétez pas, si je suis arrêté, je m'arrangerai toujours pour qu'ils ne me prennent pas vivent ! ».

Tel fut le parcours de charentais René Chabasse dans la Résistance, mort pour la France à l'âge de 23 ans.


Planche de l'ouvrage Les Années Noires - Angoulême 194O - 1945
Tiré du chapitre Un Homme Libre 
scénario : Eric Wantiez     dessin : Julien Maffre


Les derniers mots écrits par René Chabasse

Tracées sur des feuilles « papier écolier », la maman de René Chabasse a pieusement conservé les dernières lignes écrites par son fils en septembre 1942.

Cette lettre est écrite à la plume, de la petite écriture caractéristique de René. Elle comporte plusieurs ratures, quelques mots  rayés, l'ensemble prouvant que ce texte a été tracé d'un seul jet venant droit du coeur.

En voici les principaux extraits :

... « Il pleure dans mon coeur » a dit Verlaine...
Tandis que le mien rit.
Il me plaît de t'écrire pour te faire part de cette heureuse métamorphose qui a lieu en moi, près de moi, autour de moi.

Dans ces longues heures où je suis seul, plus seul parce que j'attends, mon imagination, cette folle du logis s'en donne à coeur joie, non seulement elle, mais toutes mes pensées, magnifiquement belles quand c'est vers l'horizon qu'elles voient tout bleu de l'avenir qu'elles s'envolent, tristes et sombres quand elles voient dans le passé les voiles noirs du deuil et dans le présent tant de pleurs et de sang mêlés.

Je me sens balloté dans cet immense tempête, assourdi par un tonnerre de plaintes et de feu, aveuglé par tant de mal, et tant de mauvaises poussières, par cette houle que j'ai voulu connaître. Rude épreuve pour moi, petit mousse cramponné au timon, redressant sans cesse un gouvernail qui voudrait emmener mon bateau à la dérive, tout trempé de la bave des lâches et d'une écume sale...

Pourtant je suis là et ceci m'étonne...

Toujours le même ? non ! j'ai changé un peu : plus sérieux, plus réfléchi - c'est l'âge - quelques gaffes me rappellent que j'ai été gosse et que je le suis encore un peu. Un enthousiasme fou que je ne cherche pas à calmer, bien au contraire, tant il est pour moi une source de beaux rêves de pensées idéales, de Paix total, un élan que je ne freine pas non plus et qui me rend si leste par-dessus tous les obstacles qui se dressent sur mon chemin...

Un coeur qui rit, un bon coeur qui rit de joie et d'espérance et par-dessus tout cela et qui en est peut-être la cause un amour irrésistible de tout ce qui est beau, vrai et harmonie...

« Heureux celui qui possède un idéal » a dit Pasteur.

Celui de Patrie fait de moi un homme bien plus droit et plus heureux. Un jour viendra je le sais, où celui qui triomphera. Je n'ai que faire du triomphe, c'est cette harmonie que je veux vivre, mais pour la vivre parfaitement, il faut la Paix.

Puisse le Tout-Puissant exaucer une des innombrables prières qui lui sont adressées par tant de gens qui souffrent. On verra alors prochaine la fin de tant de maux.

... Il y a un coup de collier à donner ces mois prochains. Je suis prêt à le donner. Bonne forme physique et meilleure forme morale.

Tu n'auras plus guère de nouvelles de moi.

« Prenons patience » dit la chanson. Quant à moi je ne sais où elle se prend mais peu importe : un jour viendra...

Source : Notre participation pour une juste mémoire de la Résistance en Charente 194O - 1944. Documentation, récits et références de Jean Lapeyre-Mensignac, Andrée Duruisseau (Epouse Gros), Edmond Duruisseau, Pierre Barrère, Guy Margareti, Charles Franc et Jacques Nancy.


Citation à l'ordre de la Nation

Le Gouvernement cite à l'ordre de la Nation :
M Chabasse (René), à Bouëx (Charente), pour les motifs suivants : ardent patriote, animé du plus pur esprit de la Résistance qui mené la lutte contre l'ennemi dès les premières semaines de l'occupation avec un cran admirable. Traqué par la Gestapo, a été assassiné au cours de son arrestation. Est mort en héros.

      Fait à Paris, le 12 avril 1946.

      Par le Président du Gouvernement provisoire de la République.



Le Mémorial de la Résistance à Chasseneuil-sur-Bonnieure. De face, l'entrée qui permet à accèder à l'intérieur du monument d'ou un escalier descend à la crypte dans laquelle reposent, côte à côte, les cercueils contentant les restes de René Chabasse et son frère cadet Pierre Chabasse. Il participera aux combats de la libération jusque devant la « poche de résistance allemande de Royan ». Le samedi 14 avril 1945, les armes à la main, en plein combat, face à l'ennemi, Pierre Chabasse est tué par une balle reçue en plein front.

Dans cette même crypte se trouvent aussi les restes du colonel Claude Bonnier « Hypoténuse » qui fut le délégué militaire régional de la région B, ceux de Jacques Nancy « Sape », son adjoint et chef de la Section Spéciale de Sabotage, ceux du colonel André Chabanne, chef du maquis Bir'Hacheim. Tous ont bien connu les frères Chabasse qui ont effectué diverses missions à leurs côtés.

Ci-dessous, un petit extrait du livre de 1947 par Marc Leproux Nous,les Terroristes - Journal de la Section Spéciale de Sabotage :

1 septembre 1944 - jour après la prise d'Angoulême

Pendant ce temps tout le groupe a été réuni boulevard d'Orfont (boulevard René Chabasse depuis 26 avril 1945) à l'endroit où René Chabasse a été tué, pour observer une minute de silence et déposer une gerbe de fleurs. Pierrot (le frère de René) a laissé déborder son chagrin et c'est très triste de voir sa douleur. Nous sommes très émus et notre émotion gagne l'attroupement des gens du quartier qui suivent la cérémonie.

Dès le lendemain les S.S.S. reprenaient le chemin de Puycharnaud laissant Angoulême libéré, à la garde des anciens et nouveaux F.F.I. des autres groupes.



René Chabasse - Héros de la Résistance
abattu à Angoulême, le 23 février 1944 à l'âge de 23 ans

Par Jean Lapeyre-Mensignac
avec Pierre Barrère, Charles Franc,
Guy Margariti et Andrée Gros-Duruisseau

Anciens chargés de mission du Bureau Central du Renseignement et de l'Action (BCRA) du général du Gaulle

Publié en 1996 par Pilote 24 édition
Version ebook (lien)

A lire également :

Monument aux morts de Bouëx (lien)
Monument de la Section Spéciale de Sabotage au Chêne Vert commune de Grassac (lien)
Andrée Gros-Duruisseau - résistante et déportée : Témoignage (lien)

Les Années Noires : Angoulême 194O-1944 - un album de bande dessinées par Le Troisième Homme (lien) 

Des petites histoires de Noël 1943

 Rédigé par Alan et Tony


Chers lecteurs et lectrices

Nous vous souhaitons de passer d'excellentes fêtes familiales, un joyeux Noël et une bonne et heureuse année 2O24 ainsi qu'à celles et ceux qui vous sont chers.

Biographie de Gustave Bidaine, inhumé au cimetière des Bardines à Angoulême

Des photos et la biographie de Gustave Bidaine partagé par Jean-Christophe Mathias


La tombe du Gustave Bidaine au cimetière des Bardines


Monument aux morts de Saint-Laurent-de-Céris


Hommage à Gustave Bidaine

Par Jean-Christophe Mathias


Au Monument aux morts de Saint-Laurent-de-Céris, samedi 1O juin 2O23, dans le cadre des journées commémoratives sur les deux guerres mondiales organisées par « Sports et Loisirs ».

Gustave Bidaine, alias Dantzen (nom de guerre), médaillé de l’Ordre de la Libération, ancien receveur des Postes de Saint-Laurent-de-Céris, à l’occasion des 7O ans de sa mort.

Parcours :

Marie Gustave Virgile Sylvain Bidaine naît le 7 mars 1894 à Le Vernoy-de-Montbéliard (Doubs).

Le 14 avril 1913, Gustave Bidaine est engagé volontaire pour 4 ans au 26e Bataillon du Génie à Belfort. Facteur rural de profession, il est décrit comme ayant les cheveux châtains, les yeux verdâtres, le front vertical, le nez rectiligne, le visage plein, une taille d’1,63 m, un degré d’instruction de 3. Le 21 avril 1913, il arrive au 26e Bataillon du Génie en tant que sapeur de 2e classe.

Le 3 mars 1914, par décision du Général Commandant le 19e corps d’armée, Gustave Bidaine devient Caporal au 8e Régiment du Génie ; il est en campagne au Maroc du 3 mars 1914 au 1er août 1914. Du 2 août 1914 au 5 novembre 1915, il est en campagne contre l’Allemagne au Maroc.

Le 2O janvier 1915, il passe à la Compagnie Télégraphique à Casablanca (Maroc).

Par décret du 3O juillet 1915, Gustave Bidaine est décoré de la Médaille Coloniale agrafe « Maroc ».

Le 14 avril 1917, Gustave Bidaine passe dans la réserve de l’armée active. Le 1er novembre 1917, il est dirigé sur le dépôt du 8e Régiment du Génie. Du 6 novembre 1917 au 14 novembre 1918, il est en campagne contre l’Allemagne en France, en intérieur.

Du 15 novembre 1918 au 16 septembre 1919, il est aux armées Nord Nord-Est. Il reçoit la Médaille de la Victoire.

Le 1O juin 1919, Gustave Bidaine se marie avec Germaine Flotard à Nersac (Charente).

Le 29 avril 1921, il est facteur receveur aux Postes et Télégraphes à El-Kantara (Algérie).

Le 5 novembre 1921, il est classé dans l’affectation spéciale au titre de l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones (P.T.T.) en qualité de facteur receveur à El Kantara. Il est inscrit sur la liste du canton de Souk-Ahras (département de Constantine, au nord-est de l’Algérie, près de la frontière avec la Tunisie).

Le 13 janvier 1926, Gustave Bidaine est nommé à Martaizé (subdivision de Châtellerault, département de la Vienne).

En 1928, il obtient le « certificat de capacité pour la conduite des autres ».

Le 23 juillet 1937, Gustave Bidaine reçoit une affectation spéciale pour une durée de 3 mois au titre de l’administration des P.T.T. comme receveur à Saint-Laurent-de-Céris.

Le 14 avril 194O, il est libéré du service militaire.

Le 1er juin 1943, Gustave Bidaine est dégagé de toutes obligations militaires. Selon l’état signalétique de son dossier, il « a effectivement commencé à travailler pour la Résistance dès démobilisation de l’Armée » et est rallié à la France libre de Juin 1943 à Octobre 1944.

Le 8 juillet 1943, Marcel Mathias (alias Charles Ammadier), demeurant à Saint-Laurent-de-Céris, entre en « Résistance individuelle » dans le groupe Bidaine de Saint-Laurent.

Lundi 15 novembre 1943 (le jour où Claude Bonnier sera parachuté en Charente) à 11h3O, Gustave Bidaine, receveur P.T.T. domicilié à Saint-Laurent-de-Céris (Charente), est témoin du mariage entre Marcel Mathias, officiellement instituteur domicilié à Saint-Laurent-de-Céris et clandestinement réfractaire au Service du Travail Obligatoire et Anne Marie Labajauderie, employée des P.T.T. au Central télégraphique de Limoges (Haute-Vienne).

Le 14 août 1944, selon son « état succinct des occupations légales à titre civil ou militaire de juin 4O à la Libération », Marcel Mathias est affilié « groupe F.T.P. réseau Bir Hackeim (Chef Bidaine) ».

Le 9 mars 1945, le Préfet émet un avis favorable à la proposition de Gustave Bidaine pour la Médaille de la Résistance (ruban) au titre des « MUR » (Mouvements Unis de la Résistance).

Le Ministre de l’Intérieur émet un avis favorable pour proposition en tant que 2ème classe.

Le 23 mars 1945 à Angoulême, le Président du Comité Départemental de Libération de la Charente émet un avis favorable à la proposition de Gustave Bidaine pour la Médaille de la Résistance : « très bon agent de la Résistance, organisateur du maquis dans sa région, doit être récompensé. »

Le Commissaire de la République du Gouvernement provisoire pour la région de Poitiers transmet la proposition avec avis favorable.

Par décret du 23 octobre 1945 publié au Journal Officiel le 24 octobre 1945, Gustave Bidaine, alias Dantzen, receveur des Postes à Saint-Laurent-de-Céris, médaillé de la Victoire, membre du Comité d’Épuration de la Charente et délégué à la Commission d’Épuration Militaire, membre du Comité Départemental de Libération, est médaillé de l’Ordre de la Libération.

Selon la citation, il a été agent de renseignements au 1er régiment Bir’Hacheim et « a camouflé 4O jeunes gens ».

Il « a soutenu la lutte contre la Milice et la Gestapo » et « a été l’un des fondateurs et des meilleurs agents du Maquis » :

« Pendant longtemps, il a caché, dans les fermes notamment, des réfractaires à qui il procurait de faux titres d’identité. Il a également caché des armes. En relations avec Bir’Hacheim à partir de Mai 1944, c’est lui qui a assuré le recrutement du maquis de Saint-Laurent-de-Céris qu’il ravitaillait. Outre son activité comme agent de renseignements, il a participé activement aux opérations de guerre. Il a été, dans la région de Saint-Laurent, l’âme de la Résistance. A ce titre, il avait été nommé Chef Administratif et Politique des M.U.R. pour la Charente Libre et Chef des Services Civils de renseignements de l’A.S. 18. »

Le 3 mai 1953, Marie Gustave Virgile Sylvain Bidaine, retraité des Postes, époux de Germaine Flotard, décède en son domicile au 211 rue de Clérac à Sillac à Angoulême.

Il est inhumé au cimetière des Bardines à Angoulême.


Sources : fiche matricule A.N.O.M. (Archives Nationales d’Outre-Mer) / dossier de Médaillé de la Résistance conservé à l’Hôtel des Invalides (Paris), aimablement transmis par le Musée de l’Ordre de la Libération / dossier F.F.I. de Marcel Mathias conservé par le Service Historique de la Défense, consulté au Château de Vincennes / acte de mariage fait en la mairie de Berneuil (Haute-Vienne) / état civil du Vernoy-de-Montbéliard (Doubs) / archives de la Ville d’Angoulême.


Photos de la cérémonie du Souvenir Français au cimetière de Bardines à Angoulême - 2023

Photos de la cérémonie du Souvenir Français au cimetière de Bardines à Angoulême.

Le cimetière de Bardines est le cimetière municipal le plus ancien des deux cimetières d'Angoulême en Charente. Il se trouve rue de Saint-Jean-d'Angély.