Colonel Adeline chef des Forces Françaises du Sud-Ouest

Rédigé par Alain dans la rubrique Portrait  

C'est à Sivry-sur-Meuse que repose le général Henri Adeline, commandeur de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération. Le 28 avril 1971, il fut victime d'un accident sur la route de Paris, et son épouse fut tuée sur le coup. Le général ne lui survécut que quelques jours ; il devait décéder à l'hôpital de Chalons-sur-Marne, à l'âge de soixante-treize ans, le 2 mai suivant. 

Ses obsèques, émouvantes, se dérouleront dans le petit village meusien de Sivry où il s'était retiré. C'est en présence des plus hautes personnalités civiles et militaires que le général Faulconnier, qui devait d'ailleurs lui succéder à la présidence de l'Amicale des anciens combattants des Forces françaises du Sud-Ouest, fit son éloge funèbre.
H. Adeline
Après Polytechnique, il fait partie de la promotion 1930-1932 de l’École de guerre. Il est alors affecté à l'état-major de la division de Nancy puis au génie, a Angers, jusqu'en 1938. A la tête de son régiment, il participera à la campagne de France et se repliera dans le sud de la Dordogne, à Bergerac. Le colonel Adeline y restera, et c'est là qu''il prendra avec Bergeret ses premiers contacts de résistant.
Après le débarquement du 6 juin 1944, il regroupe d'importants effectifs, et vient participer à l'investissement de la poche de Royan et du réduit de La Rochelle.
Des forces considérables s'apprêtent à attaquer en direction de l'Atlantique, mais il n'y a pas d'unité de commandement. 
La Brigade Rac est le corps le plus étoffé en face de la Seudre. Le colonel Adeline à le sentiment qu'un regroupement est indispensable et s'avérera efficace. Après bien des palabres, des réunions avec les responsables régionaux, et départementaux, chefs de groupements ou de régiments, on finit par accepter le commandement unique du colonel Adeline comme chef des F.F.S.O. (Forces françaises du Sud-Ouest). C'est ainsi qu'arrive l'hiver rigoureux de 1944-1945, le renforcement des bases allemandes, la création du D.A.A.T.L. (Détachement d'armée de l'Atlantique) et l'arrivée du général de Larminat.

Le soldat diplomate, comme certains l'ont qualifié, signera une convention avec l'ennemi, qui permettra de sauver les installations portuaires de La Rochelle et beaucoup de vies humaines, suivant, paraît-il les instructions données par le général de Gaulle lui-même... C'est, pour le moins un phénomène curieux dans l'histoire.

Adeline, nommé général en 1945, va prendre la direction du génie de là 1re Région militaire à Paris ; il ira de là en 1946 à Alger. En 1955, il se retire dans sa région natale.

Ses diverses initiatives ont été plus ou moins critiquées, discutées. Il réussit néanmoins à franchir les obstacles et à faire accepter son point de vue par les F.F.I. qui encerclaient Royan et La Rochelle.

Nous lui devons d'innombrables interventions en faveur des anciens combattants du front de l'Atlantique, nous lui devons aussi l'aménagement du cimetière national de Retard, où il rassemblait tous les ans ses anciens soldats et leurs familles. Il avait beaucoup de considération pour la Brigade Rac et ses unités, dont il connaissait parfaitement les faits d'armes.

Cette bonne opinion fut confirmée lorsque les services administratifs Rac présentèrent l'énorme travail de mise à jour des dossiers officiers et sous-officiers accompli par le commandant Diot et ses collaborateurs.
(Extrait de l'ouvrage La brigade Rac par Capitaine Fred)
Ci-dessous : quelques photos prises le 18 septembre 1944 du colonel Adeline et de Gaulle au camp d'aviation de Cognac-Châteaubernard.

De droite à gauche : capitaine Hudelet, colonel Adeline, de Gaulle, Gaston Palewski, Geoffroy de Courcel
Devant le front de la 12e Compagnie, de Gaulle serre la main de Rodolphe Cézard "Rac"
Installé à l'arrière du véhicule : De Gaulle et André Diethelm. 
Le colonel Adeline occupant un siège a l'avant, à côté du chauffeur.

A lire également :  
  • De Gaulle à Cognac et Saintes le 18 septembre 1944 (lien)