Commandant Pinte dit "Athos" résistant en Haute-Vienne

Rédigé par Alain dans la rubrique Maquis Parachutage RéseauPortrait

Source : Alexandre Bremaud.

Commandant Eugène Alfred Armand Pinte dit Athos, officier engagé dans la Résistance en Haute Vienne. A.S - O.R.A - F.F.I du maquis Limousin. La Gaubertie - Aixe sur Vienne.

Commandante Pinte
Après la Libération
Eugène Alfred Armand Pinte est né le 23 juillet 1902 à Neuville sous Montreuil dans le Pas-de-Calais.
Entré très jeune à l'école préparatoire, il est ensuite reçu à Saint-Maixent. Il en sort sous-lieutenant et part dans les T.O.E., en particulier la Syrie puis le Maroc, à la tête d'un bataillon de "joyeux".
De retour en France, il est nommé au 151ème R.I à Metz sous les ordres du colonel de Lattre de Tassigny et devient le plus jeune lieutenant de France. Il est ensuite nommé capitaine et affecté à Valencienne.
En 1939, malgré une maladie contractée dans les colonies dont il souffre particulièrement, il participe comme capitaine à la guerre de 39 - 40. Lors de la débâcle, il sera chargé du regroupement des isolés. Il sera cité par le général de division Blin à l'ordre du régiment le 1er juillet 1940 pour avoir gardé son personnel et son matériel au cours de la retraite de l'Oise à la Vienne.
Hospitalisé à Cahors, il demande son transfert vers l'hôpital militaire de Limoges, ville dans laquelle il est en contact avec notamment des amis belges réfugiés. Sa famille le rejoint en décembre 1940, et cherche à se loger à Aixe-sur-Vienne, près de Limoges. Elle finit par s'installer dans une petite ferme à La Gaubertie (Aixe-sur-Vienne), et se met au travail avec l'aide des paysans pour produire de quoi se nourrir. C'est le départ d'un lieu qui va par la suite devenir un centre important de passage de la résistance.
La Résistance :
Le Capitaine Pinte alors en demi solde est affecté à l'équipement et aux archives à Limoges. Une fonction utile, qui va lui permettre de circuler librement, particulièrement lorsque Limoges sera en zone occupée.

La complicité de ses supérieurs, le commandement Titremann et le commandant Dominguon, va lui permettre de camoufler du matériel, et surtout avoir une couverture justifiant ses déplacements quotidiens à Limoges, alors qu'il n'occupera que peu son bureau.
En contact avec Rousselier, Paquette et Rivière, il va organiser l'O.R.A., sous le nom de code d'Athos. En avril 1943, il est membre de l'E.M. Régional, commandant de secteur O.R.A. et du maquis A.S d'Aixe sur Vienne. Il fait de son habitation un centre de transit des résistants. 

Résistants de passage, parachutistes, personnes recherchées par la Gestapo trouvent refuge à la ferme et y sont ravitaillés par la famille. La ferme sert aussi de point de relais pour les jeunes voulant entrer dans le maquis particulièrement nombreux après l’instauration du S.T.O.
M. Moreau venait alors chaque soir à la ferme chercher ces jeunes pour les emmener de nuit au maquis de Cussac.
Il reçoit des parachutages sur le terrain de La Gaubertie dit "Verrue". Ces parachutage venus de Londres, contiennent quelques armes et munitions, du savon, des pansements, et un petit coffre métallique que le capitaine apporte en personne, rue des coopérateurs à Limoges, où se réunissent les chefs du maquis.
Faisant vivre la résistance sur son secteur, il a reçu à plusieurs reprises et dans les mois précédents la Libération, un radio-parachutiste Anglais dit "Marcel", qui maintenait une liaison avec Londres chaque nuit. 
La famille Pinte dénoncée et la peur les habitants grandissante, le capitaine organisa l'évacuation du hameau dans les bois durant deux nuits. Les Allemands et la Milice à la recherche du "PC", logé un temps à la Gaubertie ne réussirent pas à le localiser.
Les capitaine Pinte a participé à la "bataille" d'Aixe-sur-Vienne, et aux combats de libération de la région. Il a dirigé les unités stationnées sur son secteur durant la libération de Limoges, libération qui eu lieu deux jours après le décès de son fils âgé de 6 ans. Il assista à la reddition des Allemands à Limoges.
Après la libération :
Le dernier parachutage sur le terrain de "Verrue", où la population, bien loin de la clandestinité passée, assistait en masse, était composé de toiles de parachutage noires, en signe de deuil adressé au capitaine.
Promu chef de bataillon dès la libération par le Lieutenant Colonnel Paquette, le commandant Pinte a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur, Médaillé de la Résistance et cité à l'ordre de la brigade, au titre de la résistance, avec l'attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Il continuera a travailler aux archives militaires de Limoges, jusqu'à sa réforme pour maladie en 1950. Il décède âgé de 49 ans en septembre 1951.
Contact : 
Mr Alexandre Bremaud fait des recherches, vous trouverez des informations complémentaires concernant la carrière du Commandant Pinte y compris ses citations ici  . Pour le contacter  (lien).


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