Les soldats bleus

Rédigé par Ludovic dans la rubrique Document et livre

Si le sacrifice des cheminots fut sublimé par le film La bataille du rail de René Clément sorti en 1946, la mémoire collective ne peut d’un revers de la main passer à la trappe le rôle durant l’occupation allemande, de nombreux militaires de la gendarmerie.

Largement occulté par toutes sortes de déformations et de confusions, «  la gendarmerie n’a pas été un instrument zélé au service de l’Etat vichyste, un relai docile de la politique de collaboration massivement complice des rafles et des déportations » comme le précise l’historien Pierre Accoce dans son livre Les gendarmes dans la résistance.
Au contraire de nombreux soldats bleus ont œuvré dans les réseaux de la résistance, ont crée leurs propres antennes et ont combattu dans les maquis, soit le quart de la gendarmerie nationale (12000 hommes). « Un pourcentage dont aucun autre corps de métier ne peut se prévaloir » note Pierre Accoce et qui témoigne de l'enracinement des valeurs patriotiques et républicaines chez ces gardiens de l'ordre et de la sécurité.

En complément,
  • 10 officiers et 328 sous officiers ont été fusillés par les Allemands,
  • 22 officiers et 431 sous officiers sont morts en Allemagne, en camps de concentration ou en prison,
  • 350 officiers et sous officiers ont été tués au cours d’opérations pour la libération de la France,
  • 25 généraux et officiers, 894 sous officiers sont rentrés de déportation.

De plus ont été attribués à des officiers et sous officiers de la gendarmerie,
  • quatre Croix de la Libération,
  • 360 Médailles de la Résistance,
  • 351 Légion d’Honneurs,
  • 1060 Médailles Militaires,
  • 4852 Croix de Guerre avec citations,
  • Sept Médailles des Justes d’Israël.
A lire également : 
  • Paul Chatrain "L'éclair" (lien)
Vergnolle Auguste (32 ans) gendarme de la brigade Verteillac, est arrête par les Allemands
pour faits de Résistance. Il sera fusillé 12 Août 1944. 
Auguste Vergnolle était gendarme à Verteillac. Il a rejoint le groupe Roland avec ses collègues dans le secteur de Vergt au moment du débarquement comme de nombreux gendarmes. Il a été fait prisonnier par les Allemands le même jour que l'attaque du château de la Feuillade en juin 1944 alors qu'il assurait la fonction d'estafette.
Le même jour le gendarme de la brigade de Mussidan Pierre Séveno, qui conduisait également une moto, est exécuté sur à la sortie de Vergt direction Périgueux.